ES-TU CAPABLE DE DIRE NON ?
11 décembre, 2019
Écrit par: Luc Dumont
Pourrais-tu m’aider à déménager ce weekend ? J’aurais besoin de quelqu’un pour garder mes enfants jeudi soir. Peux-tu me prêter quelques dollars que je te rendrai dès que je pourrai ? Peux-tu m’amener à l’aéroport demain soir ? Viens-tu manger au restaurant avec nous samedi ? Peux-tu nous aider auprès des enfants à l’église, car la responsable a démissionné ? Samedi prochain, j’aurai besoin que tu viennes m’aider à installer ma nouvelle piscine. Est-ce que je peux te voir, j’aurai besoin de tes conseils ?
Cela te parle-t-il toutes ces demandes ? Les personnes de notre entourage nous sollicitent constamment pour de multiples choses. Elles ne sont pas mal intentionnées, mais elles ne savent simplement pas que nous sommes déjà très occupés, que nous avons besoin nous-mêmes d’aide.
Le problème, très souvent, c’est que ce sont des gens que nous aimons ou apprécions et nous tombons dans le piège de dire oui à tout le monde. Finalement, nous n’arrivons pas à réaliser nos propres projets et notre propre destinée.
Voici 4 raisons pour lesquelles nous n’arrivons pas à dire non.
1. LA PEUR DE DÉPLAIRE
Ce n’est jamais agréable de déplaire aux gens. Pendant longtemps, je me suis étiré de tous les côtés par crainte de décevoir mon entourage. Lors de mes tournées, je mangeais tout ce que l’on voulait me faire ingurgiter ; je me laissais imposer des horaires inhumains. Je suivais tous les programmes que l’on me proposait.
À la fin, j’étais complètement épuisé et je ne faisais pas bien la mission principale pour laquelle j’étais venu. Un jour, j’ai accepté de décevoir et j’ai commencé à dire non. Aujourd’hui, je refuse plus souvent que j’accepte. Lorsque je dis non, je suis bien conscient que je déçois, je déplais, je perds même certaines opportunités, mais je ne laisse plus mon désir de ne pas déplaire, me dicter ce que je dois faire ou pas. Non est devenu, pour ma part, la porte du oui à ma destinée.
2. LE DÉSIR D’ÊTRE POPULAIRE
Je remarque que dans les églises, on valorise énormément les personnes qui disent oui et qui se font tuer au travail. On va féliciter devant l’assemblée de telles personnes parce qu’elles ont travaillé très tard ou on va élever quelqu’un parce qu’il est toujours disponible. Je l’ai moi-même fait à plusieurs reprises. Dire oui devient synonyme de popularité.
Je crois à l’importance d’honorer les gens, mais en contrepartie, nous créons une culture du oui à n’importe quel prix. Par conséquent, les personnes n’osent plus dire non, de peur d’être considérées comme inférieures et d’être tenues à l’écart.
L’être humain a le désir d’être reconnu et de devenir populaire. Ceci explique pourquoi plusieurs se font prendre au piège et n’arrivent plus à dire non. Le problème, c’est qu’à force de dire oui, nous attirons de nouvelles complications et nous allons inexorablement perdre notre cote de popularité quand nous faisons mal le travail, lorsqu’il faudra démissionner pour un burn-out ou quand la réalité de notre surcharge d’activités se manifestera. Ne dis jamais oui pour être populaire, dis oui parce que tu es convaincu et que tu as le temps.
Non est devenu, pour ma part, la porte du oui à ma destinée.
3. LE MANQUE DE VISION PERSONNELLE
Si je n’ai pas de vision pour ma vie, je tombe à la merci de celle des autres. Si je n’ai pas de plan pour ma destinée, je dis oui alors à tout ce que l’on me demande. Si je suis en train de travailler sur mon doctorat, mon ministère, mon entreprise, les projets de Dieu pour ma vie, il sera beaucoup plus facile de refuser une sollicitation qui n’entre pas dans les paramètres de ma vision.
Si je sais que j’ai assez d’essence dans la voiture pour me rendre à une destination précise, et que l’on me demande de prendre un passager pour aller dans une autre direction, ça va être facile de dire non. Toutefois, si je n’ai pas de destination prévue, je prends n’importe quel passager et je vais n’importe où : les chances de me retrouver sur le bord de la route, quelque part à sec de carburant, sont énormes. La vision pour ta vie est utile pour savoir à quoi dire oui et répondre non.
4. LE MANQUE D’AGENDA CONSÉQUENT
Le nombre de personnes qui m’avoue ne pas avoir d’agenda ou de système d’organisation de leur horaire est impressionnant. Beaucoup de gens fonctionnent au « feeling ». Ils débutent la semaine sans avoir de programme précis à part leur travail et les courses hebdomadaires. Ils se placent inéluctablement à la merci de l’emploi du temps des autres. Ils n’ont donc pas de boussole pour les guider sur la route du oui ou du non.
Malheureusement, si tu es comme ça, tu risques d’avoir une bien mauvaise surprise dans ton futur. Tu te places en position pour être blessé avec le sentiment d’avoir été utilisé par les autres et de ne pas avoir construit ta propre destinée. L’agenda te permet ainsi d’organiser tes priorités. Lorsque viennent ensuite les sollicitations, ton emploi du temps bien géré te permet de dire oui ou non.
Appendre à dire non, ce n’est pas de l’égoïsme. Quand tu dis non, tu libères de l’espace pour un oui beaucoup plus important. Quand tu dis non à quelqu’un qui ne veut que prendre ton temps, tu dis oui à quelqu’un qui a vraiment besoin de toi. Quand tu dis non à une activité sociale de moindre importance, tu dis oui à la salle de sport et à ta santé. Quand tu dis non à une soirée au restaurant, tu dis oui à ton cours de guitare et au développement de ton rêve. Quand tu dis non à l’installation de la piscine d’un collègue de travail, tu dis oui à une journée précieuse avec tes enfants. Apprendre à dire non, c’est commencer à dire oui, plus que jamais, à la destinée.
J’ai mis bien longtemps à apprendre à dire non, pour apprendre à dire oui à ma destinée!